Contexte et Problématique :
Force est de constater que la reproduction à l’identique de modèles venus d’ailleurs s’est soldée par un échec patent des tentatives africaines de sortie du sous-développement. Le temps est venu pour l’Afrique de se libérer des injonctions imposées de l’extérieur et définir sa propre approche du développement, fondée sur la durabilité de ses ressources et reposant davantage sur des investissements à long terme générateurs de prospérité que sur l’assistance extérieure, l’endettement, ou encore l’export des produits primaires, qui ne sont plus adaptés aux nouveaux défis.
L’Afrique est confrontée au défi de construire et de mettre en œuvre une pensée autonome et originale sur son propre développement. Cela exige de restaurer et de renforcer le leadership africain notamment au plan politique, économique et social, de remodeler un autre type d’africain, un Etat développeur et stratège, un secteur privé entreprenant et compétitif, une élite managériale compétente, une société civile dynamique, des territoires de projets intégrés du local au continental.
Il faut alors bâtir des communautés intégrées et des réseaux de recherche endogène, éduquer, former et mobiliser des ressources humaines de qualité au service des sociétés africaines, de l’économie et du développement durable du continent.
Comment bâtir des communautés de recherche intégrées, produisant une réflexion libre et travaillant sur des solutions endogènes à des problèmes continentaux de développement d’autant plus complexes qu’ils se posent dans le contexte international d’incertitude et de risque ?
Comment intégrer la diaspora dans les communautés de recherche, pour éclairer davantage les processus décisionnels africains et accorder, ce faisant, un intérêt accru à l’intégration comme levier de développement ?
Comment faire de la recherche endogène coopérative sur les sociétés africaines, une ressource pour renforcer les fondements cognitifs et scientifiques, qui conditionnent la rationalité de la décision publique et des choix du secteur privé ?
Quelles stratégies de mise en place - de consolidation - et de mise en réseau de communautés de recherche aux niveaux local, régional et continental pour la construction d’une pensée africaine pour le développement endogène ?
Quels sont les secteurs prioritaires et les axes stratégiques du développement africain pour lesquels il importe de repenser les outils d’analyse, les instruments et les systèmes d’information ?
Quelles stratégies et conditions d’adaptation des systèmes d’éducation, de formation et de recherche aux réalités et aux besoins de l’économie et des sociétés africaines ?
Quel système éducatif pour promouvoir et garantir des valeurs collectives, un socle éthique et politique à une volonté de vie commune ?
Comment renforcer le niveau d’accès et la qualité des enseignements scientifiques et techniques en rapport avec les défis et les opportunités de développement de l’Afrique ?
Quelle stratégie pour développer des systèmes éducatifs intégrés à l’échelle du Continent et en connexion avec le reste du monde, pour arrimer les systèmes éducatifs africains aux véritables besoins des économies africaines ?
Quelles formes de mobilisation des ressources humaines du continent pour accompagner et soutenir le développement du continent africain ?
Quelle place réserver à l’investissement humain, comme facteur stratégique d’amélioration de la performance des organisations du secteur public et privé ?