www.general.assembly.codesria.org/IMG/pdf/Sambou_Ndiaye-2.pdf
Cette présentation part du postulat selon lequel les dynamiques territoriales constituent une partie prenante stratégique du processus de reconstruction de l’Afrique en ce 21ième siècle marqué par un contexte de « glocalisation », d’épuisement du mode de régulation post colonial, de défaillances de l’Etat et du marché, de remontée des identités…Ce sont les limites des modèles macro, hiérarchiques, économicistes et technicistes qui ont positionné les territoires comme partie prenante de l’Afrique qui se refait. A ce propos, la perspective des innovations socio-territoriales permet de mettre en relief les processus construits par divers types d’acteurs implantés sur un territoire dans le but de répondre à des besoins, réaliser des aspirations ou construire des opportunités et pouvant induire un changement social à divers niveaux. Selon ce paradigme, l’enjeu est de se demander comment dans le contexte d’opportunités et de contraintes spécifique aux pays africains, les individus, les communautés et les institutions se déploient pour soit faire face à des problèmes, soit réaliser des aspirations, soit construire des opportunités en vue d’améliorer leurs conditions de vie, renégocier la reconfiguration de l’architecture institutionnelle ou encore réajuster le mode de régulation. En se détournant de l’attitude comparative voire comparatiste, la perspective de l’innovation sociale invite à mettre l’accent sur la quête de l’intelligibilité de la réalité africaine.
Auteur:Sambou Ndiaye
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal
Il s’agit d’un rapport fait au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat Français par le groupe de travail sur la présence de la France dans une Afrique convoitée. Il est destiné à accompagner la relance des relations de la France avec les pays africains fondées sur des intérêts communs dans un partenariat rénové. Il soutient aussi l’idée selon laquelle l’Afrique est l’avenir de la France. La relance se fonde selon le rapport les 10 priorités suivantes qui seront soutenues par 70 mesures. Il s’agit de :
Tenir un autre discours sur l’Afrique et définir une stratégie ambitieuse et cohérente.
Améliorer le pilotage de la politique africaine et la cohérence des actions menées sur le terrain.
Renforcer nos liens économiques avec l’Afrique qui décolle.
Contribuer à la stabilité et la sécurité du continent.
Promouvoir le pluralisme politique.
Moderniser notre coopération au développement.
promouvoir l’expertise technique française.
Renforcement de notre action en faveur de la francophonie.
Rétablir une cohérence entre notre politique d’influence et notre politique migratoire.
Définir une stratégie africaine de la France dans les instances multilatérales et européennes.
r13-1041.pdf ()
www.recherches-internationales.fr/RI85_pdf/RI85_Presentation.pdf
L’Afrique redevient à l’instar de la période de la guerre froide ou même pendant celle plus ancienne de la traite négrière, un continent convoité. Elle est considérée comme un enjeu important de la mondialisation libérale en cours. L’Afrique est à nouveau au cœur des politiques extérieures de nombreux pays, en particulier, mais pas seulement, de celles des grandes puissances qui pour des raisons de sécurité et d’approvisionnement cherchent à (re) tisser des liens avec ce continent. Du fait des enjeux pétroliers et environnementaux croissants à travers le monde, l’Afrique est redevenue un enjeu stratégique de premier plan. Ce repositionnement de l’Afrique, non seulement dans le monde actuel mais aussi par ricochet dans l’histoire de l’humanité, renouvelle la question des liens et des rapports avec le reste du monde, que ce soit avec les états, les groupements d’États ou les Organisations internationales.
Raphaël PORTEILLA, CREDESPO, Université de Bourgogne
La coopération internationale pour le développement est un des piliers des relations internationales de la seconde moitié du XXe siècle. Jusque-là confinée au développement économique dominé par le fétichisme de la croissance, cette coopération internationale s’est progressivement ouverte aux préoccupations environnementales. L’Afrique en particulier, apparue pendant longtemps comme un terrain d’expérimentation de ces politiques développementalistes parfois écologiquement désastreuses, constitue aujourd’hui le champ privilégié où se déploie, non sans quelque confusion ou un certain manque de coordination, cette nouvelle approche du développement intégrant préoccupations économiques et exigences écologiques. De façon générale, en effet, les principales instances de la coopération
multilatérale avec le continent ont désormais leurs propres politiques environnementales tout comme les institutions internationales d’aide au développement intègrent dorénavant un volet environnemental dans leurs interventions. Leurs actions sont relayées sur le terrain par de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG). La plupart de ces ONG sont du reste originaires des pays pourvoyeurs de l’aide, et le renforcement de leurs capacités participent de la nouvelle philosophie de l’aide internationale qui privilégie l’intervention directe auprès de collectivités de base, ou l’intermédiation des ONG actives sur le terrain, plutôt que de passer par les mécanismes étatiques traditionnels. Cette nouvelle approche de la coopération pour le développement durable, en particulier le rôle des institutions, a été soulignée et amplement développée aussi bien par la Déclaration de Rio que par le Programme d’Action 21 qui lui consacre son chapitre 38.
Maurice KAMTO, professeur agrégé des facultés françaises de droit
L’irrésistible percée chinoise en Afrique suscite de vives controverses au sein de la communauté internationale. Levier à une future émancipation politique et économique du continent ou frein à son développement, voire facteur d’instabilité ? Une approche prenant en compte la diversité des
points de vue et les multiples dimensions de la relation sino-africaine permet de mieux en mesurer l’importance, les enjeux et les implications.
Le présent rapport édité sous la direction de Mthuli Ncube, Chief Economist de la BAD, s’appuie sur le projet conjoint Vison 2050 de la Banque africaine de développement et de l’Agence française de développement. Il examine les perspectives socioéconomiques des pays africains pour les cinquante années à venir jusqu’à l’horizon 2060. Il met également en lumière un certain nombre de «facteurs de changement», tout en recensant les possibilités à saisir et les contraintes à éliminer par les pays d’ici à 2060. Par ailleurs, le document définit les politiques à mettre en place pour faire face à ces mutations au cours des années à venir.
Brochure présentant le CESA, sa mission, ses activités, ses partenaires et son historique.
La France a un niveau d’influence en Afrique auquel elle ne peut prétendre nulle part ailleurs. En temps de crise cela est considéré comme un élément clé de pression d’un point de vue diplomatique, militaire,et même financier pour l’aide apportée aux pays de la région.
Aussi l’Afrique compte pour 3% des exportations françaises et reste un important fournisseur de pétrole et ressources minières-l’uranium du Niger est particulièrement stratégique pour la sécurité énergétique de la France dont presque le quart de la production énergétique dépend de cette ressource.
Ce sont là autant de constats dont les enjeux font l’objet d’une analyse dans cet article écrits par Paul Melly et Vincent Darracq.
Afin de soutenir une forte croissance interne (comme l’Inde dans une mesure plus faible) et d’assurer ses approvisionnements en matière énergétique et première, la Chine s’est tournée vers l’Afrique (3), y développant rapidement et fortement ses investissements directs lors des cinq années précédentes (4) : les investissements directs de la Chine en Afrique sont passés de 20 millions de dollars en 1990 à plus de 12 milliards de dollars entre 1998 et 2002, dont 36% sont liés à des industries extractives et donc pas moins de 64% à l’industrie et à lamanufacture (5). L’exportation de pétrole et de matières premières est une raison majeure de l’intérêt de la Chine pour l’Afrique et peut-être un des facteurs actuels de ce taux de croissance, malgré les nombreuses controverses : l’Afrique est sans doute pour la Chine un enjeu déterminant dans son approvisionnement enressource énergétique et comme un marchépotentiel à long terme pour les produits bas de gamme. Cependant, les détracteurs decet «impérialisme rouge» en Afrique déplorent le « principe de non-intervention» de la Chine dans certains pays africains (6) et les problèmes liésà la compétition avec les entrepreneurs chinois, accusés de pratiquer uneconcurrence déloyale vis-à-vis des entrepreneurs africains.
20_paone.pdf ()
Samuel Onuoha Udeala
La caractéristique qui définit la solidarité Sud-Sud est la coopération entre les pays membres du Sud. La vision originale était que les pays membres promeuvent le commerce, et démontrent par des exemples pratiques comment des projets commercialement viables peuvent être mis en œuvre en utilisant la technologie, l’expérience et les capitaux du Sud. Malheureusement, ces rêves ne se sont toujours pas réalisés. L’expérience acquise par les pays en développement, après plusieurs années d’interactions bilatérales avec le Nord, met en évidence l’idée que le commerce Sud-Sud doit être symétrique. Or, le modèle le plus perceptible dans les relations Sud-Sud est toujours asymétrique. A titre d’exemple, on peut citer les relations sino-nigérianes qui paraissent très déséquilibrées à l’avantage de la Chine. Alors que les relations bilatérales sont passées de liens culturels à une intense pénétration de l’économie nigériane,les observateurs des relations internationales du Nigeria ont pris pleinement conscience de la nécessité réciproque de transformer cette intense relation en une relation mutuellement constructive et axée davantage sur la symétrie. En utilisant l’approche de la dépendance, le présent article démontre que ces disparités expliquent effectivement les différences nettes des résultats des échanges bilatéraux et du niveau de développement des deux pays. Il tire aussi des leçons capitales de la Chine non seulement pour le Nigeria, mais aussi pour d’autres pays d’Afrique subsaharienne en termes d’approche des réformes économiques et d’expérience du développement.
L’étude cherche en outre à identifier les aspects essentiels des interactions bilatérales sino-nigérianes, à évaluer la réceptivité de l’économie nigériane à la pénétration chinoise, et les perspectives changeantes de la viabilité des relations bilatérales.
Une autre Afrique voit le jour, tournée vers le futur et soucieuse d’un avenir meilleur. Les organisations syndicales font partie de cet avenir et constituent des acteurs clés pour le construire. Beaucoup d’encre a coulé sur les malheurs de l’Afrique. Éducation ouvrière a choisi de jeter un autre regard. L’Afrique est riche en ressources, humaines et naturelles, elle dispose de marchés potentiels, elle a pris le chemin de la démocratie. Comment utiliser au mieux ce capital pour relever les défis de la mondialisation? Comment obtenir de la mondialisation qu’elle profite aux citoyens, et quelle contribution les organisations syndicales peuvent-elles apporter au processus? Nombre de ces questions trouveront réponse dans ce numéro, même s’il ne prétend pas être exhaustif.
Il s’agit ici du discours du Prof. L. Alphonse NtumbaLuaba, Secrétaire Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL),lors du Forum panafricain de haut niveau sur « Cultures, diplomatie et intégration régionale, au niveau de la session L’intégration africaine face à la mondialisation : État des lieux, défis et perspectives. La communication a tourné autour de deux axes qui sont, Une mise en perspective de l’intégration régionale africaine : du rêve d’unité africaine (1960) à la prolifération des organisations régionales et la CIRGL à la recherche d’une intégration harmonieuse en Afrique des Grands Lacs
luaba.pdf ()
www.general.assembly.codesria.org/IMG/.../Patrick_J-_L-_Gnintedem.p..
Le rapport de l’homme à la nourriture est fondamental, essentiel. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime a 1,02 milliard (1 023 millions) le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde en 2009.Dans ce scénario catastrophe, l’Afrique subsaharienne s’affirme comme étant la région du monde la plus affectée par
l’insécurité alimentaire. Des espoirs d’une relative baisse de ce taux ont été émises par la FAO en 20105. Mais il faut croire que l’Afrique ne serait pas concernée par cette baisse potentielle. La description d’une situation malheureuse par laquelle beaucoup en arrivent – à tort ou à raison – à identifier l’Afrique n’est pourtant pas, nous semble-t-il, des plus troublants. Le paradoxe résulte de l’immensité toujours proclamée des ressources naturelles et du potentiel agricole présents sur le continent. Jamais depuis les indépendances l’on n’a vu autant de regards intéressés se tourner vers l’Afrique qu’en ce début du XXIème siècle. La donne est fortement modifiée dans un contexte de mondialisation où les rapports se sont diversifiés, autant entre les partenaires habituels et privilégiés de l’Afrique qu’au regard de l’intérêt affiché pour le continent par les pays émergents. Les efforts des investisseurs étrangers se sont résolument orientés vers l’acquisition de droits de propriété sur les terres africaines ou de titres d’exploitation des ressources halieutiques, forestières ou autres de nature à avoir un impact sur l’accès des populations à la nourriture. Toute la pertinence et l’intérêt de la présente étude réside donc dans ce paradoxe, dans cette difficulté de comprendre comment avec autant de ressources avérées et enviées l’Afrique soit le continent sur lequel sévissent continuellement les crises alimentaires les plus aigües. Faut-il y voir une impossibilité de l’Afrique à prendre en main son destin pour gérer souverainement et équitablement ses ressources ? Cinquante ans après les indépendances de la plupart des pays africains, leur capacité à assumer les besoins en nourriture reste sujette à caution. Encore faudrait-il préciser. Au-delà de la nécessité de se nourrir, les liens que l’être humain entretient avec la nourriture impliquent une dimension culturelle, économique et sociale. Cela suppose l’existence d’un certain nombre de règles dont le but est de réguler et harmoniser la vie en société.
Cette étude procède d’une analyse du cadre juridique qui permettrait à l’Afrique d’asseoir sur des fondements légaux solides et effectifs le rapport de l’africain avec la nourriture. En même temps, elle analyse les mécanismes proposés pour solutionner les problèmes de la faim en Afrique.
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Située en Afrique Occidentale, la Côte d’Ivoire est une ancienne colonie française. Ce pays dispose d’énormes ressources naturelles. Depuis la période coloniale, d’intenses migrations s’y effectuent. Celles-ci sont motivées par divers facteurs. Mais, la dégradation des conditions de vie ainsi que des relations sociales, du fait de facteurs tant vont mettre à jour les problèmes d’intégration des étrangers. L’accès à des ressources qui se raréfient dans un pays de forte immigration devient alors source de questionnements : l’intégration africaine a-t-elle fait l’objet de politiques publiques en Côte d’Ivoire ? Si oui, quelles sont ces politiques publiques de l’étranger en Côte d’Ivoire ? Comment ont-elles évolué et quels en ont été les principales motivations ? Tiennent-elles compte des aspirations réelles des Ivoiriens et des étrangers ? En Côte d’Ivoire, cette nécessité s’impose, eu égard au taux élevé d’étrangers. La grave crise économique des années 1980 a engendré une crise de l’emploi ainsi qu’une crise foncière. Récurrents et violents, ces litiges se sont mués en conflits communautaires. La Côte d’Ivoire a également connu une série de crises politiques et institutionnelles. Toutes ces crises ont provoqué l’effondrement de tout le système social, économique, politique et institutionnel. Accusés à tort ou à raison d’y être impliqués, les étrangers ont été victimes d’exactions, voire de rapatriement. Pourtant, ce sont des acteurs de développement. Bien que toujours précaire, la situation évolue vers une certaine normalité. La réconciliation et la reconstruction nationales constituent donc des priorités. L’intégration africaine occupe une place centrale dans ce processus, étant donné qu’elle est perçue comme un vecteur de développement. Eu égard à cette « implication » des étrangers dans les différentes crises, dans la phase de construction durable du développement, il s’agit de mener la réflexion sur les échecs et entraves aux politiques ou processus antérieurs d’intégration. De même, il paraît urgent et nécessaire de savoir ce qui pourrait être envisagé dans un pays où la communauté étrangère africaine affirme de plus en plus son désir de jouer pleinement un rôle politique majeur après celui
déterminant dans le secteur économique.
Kouadio M’Bra Kouakou Dieu-Donné
Université de Bouaké
www.general.assembly.codesria.org/IMG/.../Ibrahima_Thioune_Diop.pd..
Le contexte actuel de mondialisation où seuls les grands ensembles peuvent tirer leur épingle du jeu, l’idée des Etats Unis d’Afrique à travers une intégration économique renforcée des différents pays peut constituer le socle sur lequel le continent pourrait s’appuyer pour mieux peser sur les grandes décisions au niveau de l’échiquier économique et financier international. Pour relever les défis de cette mondialisation, il convient de remarquer que l’idée d’une monnaie unique africaine pourrait être un grand accélérateur pour l’avènement de ces Etats Unis d’Afrique. Globalement, toute la problématique de cette communication, est articulée sur trois points :
• L’Afrique face à la mondialisation actuelle.
• La monnaie unique africaine : un enjeu pour l’intégration économique et l’émergence des Etats Unis d’Afrique.
• Les contraintes techniques et institutionnelles de la mise en place de la monnaie unique.
Ibrahima Thione DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
L’IDE se défini comme le flux international de capital motivé par l’acquisition d’une entreprise à l’étranger (rachat d’une structure, création ex-nihilo…) ou une prise de participation dans le capital supérieure par convention à 10%. L’IDE doit présenter en principe un caractère stable et celui qui l’effectue doit prendre part aux décisions de l’entreprise. Alors que l’attractivité est la capacité d’un territoire (pays, région, ville) à attirer des opérateurs extérieurs (entreprises, investisseurs….). L’attractivité d’une zone dépend de sa stabilité, de sa fiscalité, du dynamisme de sa demande, des caractéristiques de la main d’œuvre disponible, de la qualité de ses infrastructures… l’intensification du processus de mondialisation pose avec plus d’acuité la question de l’attractivité des sites nationaux et régionaux.
De tout ce développement, ces questions principales émergent. C’est comment expliquer l’attractivité des zones ou régions ? La zone CEMAC et la zone UEMOA sont-elles attractives ensemble ou séparément ?
Elie Ngongang
Université de Yaoundé II
Au crépuscule des années ’80, dans un contexte de crise économique et de turbulence politique, on assiste à l’effondrement progressif de l’État congolais, jadis principal acteur censé définir et implémenter des politiques publiques dans les différents secteurs de la vie nationale. En effet, celui-ci se désengage progressivement de son rôle de pourvoyeur de soins de santé, d’organisateur de l’éducation, de la justice, bref garant du bien-être collectif
des populations. Dès lors, cette situation se traduit par des faibles performances économiques, dysfonctionnement des sphères politique et institutionnelle, incapacité de garantir la sécurité, le respect de la loi et l’ordre public afin de répondre aux attentes de la société. Se référant à ces caractéristiques, le Congo-Kinshasa peut être considéré comme un cas tangible en matière d’État en faillite.
Au cours de la décennie ’90, période dite de « transition démocratique » en RDC, on observe une aggravation de la précarité de la population congolaise alors zaïroise en lieu et place de l’amélioration de son vécu quotidien. Une frange importante de cette population est restée achoppée sur une crise socio-économique sans précédent. Pour y faire face, la population congolaise et de Kinshasa singulièrement dut développer beaucoup de mécanismes ou de stratégies de survie. À titre illustratif, certaines personnes sont devenues des cambistes de rue en faisant la thésaurisation monétaire et ont imposé un taux de change parallèle au taux officiel, d’autres se sont reconverties en pasteurs des « églises de réveil » sous la direction exemplaire d’acteurs pugnaces et entreprenants, d’autres encore s’adonnent à de petites activités de commerce ou à la « débrouille », et l’économie parallèle est finalement devenue la seule économie.
C’est dans ce contexte que plusieurs initiatives privées dans le secteur de l’éducation se généralisent à travers le pays. Á cet effet, l’effacement de l’État allait céder la place à une vitalité entrepreneuriale des acteurs privés de tout bord dans un pays où le fétichisme du diplôme universitaire demeure très prégnant une visibilité sociale fort remarquée grâce à la fois à une percée médiatique et à leur implantation dans toutes les provinces du pays, y compris les chefs-lieux de celles-ci, les cités et les missions catholiques disséminées à travers le territoire national.
Didier Pidika Mukawa
Université Catholique de Louvain
www.general.assembly.codesria.org/IMG/pdf/Amadou_Sarr_Diop-2.pd
Les productions intellectuelles relevant du domaine des sciences sociales ne sont pas neutres vis-à-vis des transformations profondes qui travaillent les sociétés vivantes et vis-à vis des projets qui mobilisent les acteurs collectifs et individuels. Transposé dans le contexte de l’africanisme, ce postulat épistémologique renseigne sur l’ampleur des responsabilités qui incombent aux chercheurs africains à fournir une intelligence sur les recompositions qui se sont opérées dans nos sociétés postcoloniales et à baliser les chemins de la re-génération pour le continent africain dans un contexte de dévoilement historique et de ruptures profondes auxquelles sont concernées, du fait des crises systémiques et des changements rapides de la mondialisation, toutes les sociétés humaines. les sciences sociales africaines doivent assumer leur partition dans l’analyse des mutations en cours auxquelles nos sociétés sont engagées et, surtout, d’exiger d’elles des recherches destinées à un balisage des stratégies de rupture pour engager le continent noir dans la voie du progrès, de l’affirmation de soi, de sortie du sous-développement, et d’édification d’un leadership africain pour faire de notre continent un sujet de l’histoire, et un acteur majeur qui participe et impulse sa vision sur la marche du monde.
Amadou Sarr Diop
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)