Le continent africain est l’un des plus violemment déchiré par les conflits. Ceux-ci ont toujours une double dimension de guerre civile interne et d’ingérence étrangère. Les ressources naturelles et minières, loin d’être une source de prospérité pour l’Afrique, alimentent directement ou indirectement la plupart des conflits. Les concurrences pour le partage des terres, aggravées par la croissance de la population et la convoitise des puissances extérieures et par la perte de fertilité des sols, sont sous-jacents à la plupart des conflits qualifiés de conflits ethniques ou communautaires. La faible légitimité des États en fait un rempart bien fragile contre l’irruption de la violence quand elle n’en est pas le premier facteur. La communauté internationale a développé toute une philosophie de reconstruction de l’État après sa faillite mais ni les méthodes utilisées, ni la faible durée des interventions ne contribue à leur réussite. Et, malgré les efforts louables de l’Union Africaine, rares sont les conflits qui se sont dénoués sans une intervention de la “communauté internationale”.
Pourtant, porteuse de traditions millénaires, l’Afrique a ses propres instruments de régulation des conflits et de construction de la paix et celles-ci mériteraient d’être confrontées à l’expérience internationale pour développer une nouvelle doctrine. La conférence s’attachera à mettre en dialogue différents acteurs institutionnels et sociaux, les amènera à réfléchir sur leurs pratiques, à mutualiser leurs expériences et à envisager des alternatives en matière de prévention et de gestion des conflits.